Youngtimer
Un youngtimer est un type d’automobile de précollection en configuration d'origine dont l’âge se situe entre vingt et trente ans, toutes motorisations confondues, trop récent pour être accepté comme un véhicule « de collection » par la Fédération internationale des véhicules anciens (FIVA)[1], et dont l’acceptation fait l'objet de débats parmi les propriétaires de véhicules plus anciens[2].
Description
[modifier | modifier le code]En 2024, les youngtimers datent en général du début des années 1990 au début des années 2000. Ils sont donc souvent trop jeunes pour être considérés comme « de collection » par la législation française[3].
Le prix et la valeur de ces véhicules augmentent avec leur âge, leur rareté et surtout la conformité esthétique et technique par rapport à leur sortie d'usine, mais surtout d'effets de mode et de spéculation.
Les versions sportives ou haut de gamme sont globalement plus recherchées que les modèles d'entrée de gamme, mais toutes les catégories, y compris les utilitaires, y sont acceptées.
D'une façon générale, les youngtimers sont issus des gammes des constructeurs généralistes. Les marques prestigieuses comme Ferrari ou Rolls-Royce entrant souvent directement en « collection »[4].
Un véhicule peut appartenir aux deux catégories en même temps. C'est le cas par exemple des Citroën BX, Ford Sierra, Mercedes-Benz 190, Volkswagen Golf II, Renault Clio I.
Cette définition est, par nature, évolutive. Ainsi, certaines youngtimers emblématiques ne devraient en théorie plus faire partie de cette catégorie (Citroën CX, Renault 5, Peugeot 505).
Certains youngtimers ont vu leur cote augmenter de façon très importante ces dernières années, sans rapport logique avec leur rareté ou leurs qualités réelles. On peut y voir au départ la nostalgie d'une certaine époque, puis une très nette dérive spéculative (Peugeot 205 GTi, Honda NSX, Lancia Delta Integrale, BMW Z1)[5].
Un Youngtimer ne doit pas être modifié. Une auto « tunée » (Swap, German look, Racing, Jap Look, drift, sleeper, stance, etc.), n'entre pas dans cette catégorie.
Débat
[modifier | modifier le code]Il existe deux définitions chez les passionnés. En effet, certains définissent une youngtimer uniquement en fonction de son âge, qui fait d'ailleurs débat.
Selon d'autres, la notion de rareté et d'originalité intervient. Ainsi, un véhicule « sportif » de seulement quinze ans pourrait entrer dans cette catégorie[2],[6]. C'est par exemple le cas de la BMW Z4 E85, malgré un âge qui la destine en principe au marché de l'occasion. En revanche, les véhicules de grande diffusion comme la Renault Clio III (hors versions sportives), sortie en 2005 et encore trop courante, ne seront pas des youngtimers avant leurs vingt ans, au moins.
Dans la presse
[modifier | modifier le code]Le premier magazine pleinement dédié aux youngtimers est édité en 2010 par la société d'édition Mag Factory. Créé par François-Xavier Basse et Vincent Duhen, le premier numéro du magazine Youngtimers, alors bimestriel, couvre les mois de mai et juin[7],[8],[9]. Selon le sociologue Gaëtan Mangin, le magazine « entend donner une parole médiatique aux collectionneurs de ces voitures »[1]. La Peugeot 205 GTI et la Volvo 240 font la couverture. Aujourd'hui, le magazine instigateur du mouvement en France existe encore et est considéré comme la référence. Devenu rapidement mensuel, il a dépassé les cent numéros et compte parmi ses collaborateurs récurrents les journalistes Thierry Astier, Antoine Minard, Thierry Réaubourg et Camille Pinet, ainsi que le photographe Denis Meunier. À l'été 2011, le magazine se décline en magazine de moto. Initialement publié en tant que hors-série, Youngtimers Moto paraît pour la première fois en juillet / sous la coordination de Michel Bidault. En 2020, le magazine existe encore et compte plus de quarante numéros. Il s'agit toujours d'un bimestriel.
En 2009, un autre titre abordait le sujet des youngtimers de façon récurrente : le magazine KM/H, distribué par les éditions Riva. Créé par le journaliste Thibaut Amant ayant précédemment travaillé pour le magazine Autorétro, le premier numéro de KM/H couvre les mois d'août et . Un comparatif entre la Peugeot 205 GTI et la Renault 5 GT Turbo fait la couverture de ce premier numéro. Le magazine traite des automobiles sportives de grande série des années 1950 à 1990[10], comme le précise l'éditorial du no 1, s'appuyant sur le phénomène « des GTI des années 1980 […] , Renault Super 5 GT Turbo, Volkswagen Golf I GTI »[10]. En 2020, KM/H existe encore et a dépassé, lui aussi, la centaine de numéros.
Également aux éditions Riva, le magazine Young Cars lancé en traite le sujet des youngtimers. Le magazine est arrêté au bout de quatre numéros, faute de ventes suffisantes.
Pour l'été 2016, le magazine Auto Moto dédie son 79e hors-série aux youngtimers. La Peugeot 205 GTI fait la couverture de ce numéro. Auto Moto récidive l'année suivante en consacrant son 82e hors-série (été 2017) aux youngtimers. Les Renault Clio Williams, 21 Turbo et Safrane Biturbo font la couverture de ce numéro.
En 2019, l'éditeur controversé Lafont-Presse lance le magazine bimestriel Youngcars dédié aux youngtimers[11].
Le 23 avril 2021 sort le premier numéro d'Auto Plus Youngtimers dédié comme indiqué en une aux « anciennes qui sont plus que de simples occasions »[12]. Il s'agit d'un trimestriel couvrant les mois de mai, juin et juillet. Un comparatif entre la Peugeot 205 Roland Garros et la Renault 5 Baccara en fait la couverture.
Ressorts sociologiques de la possession d'un youngtimer
[modifier | modifier le code]Gaëtan Mangin a consacré sa thèse de doctorat en sociologie aux propriétaires de youngtimer[1]. L'engouement croissant pour ces vieux véhicules semble de prime abord très paradoxal : « alors que tout incline les individus automobilisés à se projeter dans un futur sécuritaire, confortable et écologique, par le biais de véhicules électriques ou hybrides, connectés et suréquipés, comment expliquer que de plus en plus de conducteurs acquièrent des véhicules particulièrement inconfortables, dangereux et polluants au regard des normes et injonctions contemporaines ? »[1].
Il identifie plusieurs motivations à rouler en youngtimer :
- le faible coût d'achat et d'entretien de véhicules plus rustiques et à l'électronique embarquée encore simple[13],
- une logique de réemploi et de sobriété, plutôt que de céder aux incitations à remplacer des véhicules pourtant toujours fonctionnels[13],
- le refus de contribuer à la pérennité du système automobile en finançant la construction de nouvelles voitures[13],
- l'attachement individuel à une voiture possédée depuis longtemps et que son propriétaire est de plus en plus souvent amené à entretenir lui-même faute de pouvoir s'appuyer sur des mécaniciens encore connaisseurs de ces modèles obsolètes[13].
Modèles actuels
[modifier | modifier le code]Modèles allemands
[modifier | modifier le code]Parmi les youngtimers allemands prisés des collectionneurs, on retrouve en tête la Volkswagen Golf GTI. Elle initie la vague des petites voitures sportives suivie par beaucoup de constructeurs[14],[15].
La BMW E30 fait aussi partie des youngtimers allemands qui suscitent le plus l'intérêt[16].
L'Audi Quattro, de par son engagement en rallye est aussi une icône des voitures allemandes de la période youngtimer.
Les Porsche de cette époque-là sont aussi des voitures recherchées. La plus connue est certainement la Porsche 964[17]. C'est également le cas des versions à moteur avant comme les 924.
Certaines Mercedes, comme la 190, représentent les voitures allemandes des années 1980. Des voitures plus récentes attirent aussi les collectionneurs. Par exemple les BMW E36, Audi TT, Porsche Boxster, Mercedes SL, Opel Calibra, Volkswagen Corrado.
D'autres véhicules plus récents comme l'Audi A2 ou la Volkswagen Phaeton sont devenues des youngtimers en raison de leur petite distribution et de leur originalité.
Modèles américains
[modifier | modifier le code]Les modèles américains du début de la période des youngtimers sont assez rares en France car peu distribués à l'époque (pour les modèles fabriqués aux États-Unis), ce qui fait leur originalité.
Pour le groupe General Motors, on peut citer la Buick Park Avenue ou la Cadillac Eldorado des années 1990.
Chez Chrysler, on peut citer la Dodge Viper qui marqua particulièrement son époque mais également les LeBaron et Stratus. La dernière en date étant le PT Cruiser[18],[19].
Enfin, pour le groupe Ford, on trouve les Puma et Cougar.
Modèles anglais
[modifier | modifier le code]Les youngtimers anglaises peuvent être des Jaguar, dont les XK8[20] ou S-Type mais également les Rover 25 et 600 ainsi que les MG F et Montego.
Modèles français
[modifier | modifier le code]L'intérêt pour les youngtimers français se concentre surtout sur la vague GTI des années 1980 avec, en tête de liste la Renault 5 GT Turbo[21].
Parmi les plus célèbres youngtimers sportifs français, on peut citer la Renault Spider, la Renault Clio Williams, la Citroën AX Sport, la Peugeot 106 S16.
Parmi les modèles plus communs, on retrouve les Citroën XM et AX, les Peugeot 309 et 605 et les Renault Clio I et Vel Satis.
D'autres véhicules plus récents comme les Renault Avantime et la Citroën C6 sont considérés comme des youngtimers en raison de leur petite distribution et de leur originalité[22].
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Citroën Xantia phase 1.
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Peugeot 306 XS.
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Renault Laguna I Phase I.
Modèles italiens
[modifier | modifier le code]Parmi les voitures italiennes de la période youngtimer qui suscitent l'intérêt, on peut citer les Fiat Coupé et Barchetta, les Alfa Romeo 147 et 156 (notamment en version V6 et en version sportive Alfa Romeo GTA) et surtout la Lancia Delta. Cette dernière, de par son engagement en rallye, a une popularité toute particulière auprès des collectionneurs[23],[24].
Modèles japonais
[modifier | modifier le code]Les véhicules japonais de la période youngtimer sont assez courants en France. La Mazda MX-5 NA, les Honda del Sol et Accord (Aerodeck et berline), la Toyota Supra (A70).
Les Honda de cette génération ont été, plus que toutes les autres marques, décimées par le tuning. Les véhicules modifiés, « swapés », « tunés », rabaissés, « optimisés » sont tellement nombreux que la côte des rares exemplaires encore d'origine monte régulièrement (Honda CR-X ED9, par exemple).
L'attrait des voitures japonaises des années 1980 et 1990 s'explique en partie par le succès du jeu vidéo Gran Turismo sur PlayStation. Ce dernier propose une quantité impressionnante de voitures pour l'époque, dont une grande majorité de japonaises. Ainsi, le public français y découvre la Toyota Supra (A70 et surtout A80), la Mazda RX-7, la Honda CR-X del Sol, la Subaru SVX, la Nissan Skyline, la Nissan Silvia (S13 et S14) entre autres[25],[26]. Elles furent également popularisées par la saga de films Fast and Furious[27] ainsi que le manga Initial D.
Modèles suédois
[modifier | modifier le code]Parmi les youngtimers suédois qui suscitent l'intérêt, la Volvo 240 et la Saab 900 sont les plus populaires[28],[29],[30],[31].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Gaëtan Mangin, Youngtimers : une sociologie des rapports contemporains à la voiture ancienne, Dijon (France), université de Bourgogne Franche-Comté, (SUDOC 266783562, lire en ligne [PDF])
- Pierre, « Youngtimer, ça veut dire quoi ? », sur Les Flous du Volant, (consulté le ).
- « Youngtimers : qu'est-ce que c'est ? », sur Auto moto : magazine auto et moto, (consulté le ).
- « Le guide des Youngtimers : les voitures de sport des années 80 et 90 », sur automobile-sportive.com (consulté le ).
- « Actualités - Youngtimers : la célébration des voitures cultes », sur diapason-motorsport.com (consulté le ).
- « Youngtimers, que sont-ils ? », sur L'olivier - assurance auto, (consulté le ).
- « Nouveau magazine Youngtimers », sur blogautomobile.fr, (consulté le ).
- Fabien Volari, « Youngtimers arrive dans les kiosques », sur leblogauto.com, (consulté le ).
- Éric Bergerolle, « Youngtimers : les coulisses d'une naissance - Les voitures en pré-retraite ont leur magazine », sur challenges.fr, (consulté le ).
- « Nouvelle Donne ! », KM/H, , p. 3.
- « YOUNGCARS N°01 », sur Le carrefour de toutes vos passions (consulté le )
- « Auto Plus Young Timers », sur journaux.fr, (consulté le ).
- Gaëtan Mangin, « Et si l’écologie, c’était plutôt de rouler avec nos vieilles voitures ? », sur The Conversation, (consulté le )
- Patrice Vergès, « Volkswagen Golf GTI série 1 : tout le monde me veut », sur poa.tv, (consulté le )
- Nicolas LISZEWSKI, « IL ETAIT UNE FOIS... », sur automobile-sportive.com, (consulté le )
- Léo Mingot, « Une BMW M3 E30 vendue 89 000 € », sur largus.fr, (consulté le )
- Fabien Caron, « PORSCHE 930 TURBO : L'HISTOIRE D'UN MYTHE », sur flat6mag.com, (consulté le )
- Thomas Drouart, « 10 voitures plaisir à moins de 2 000 € », sur PDLV - Palais-de-la-Voiture.com (consulté le ).
- « Youngtimers : presque tous les modèles », sur Auto Moto, (consulté le ).
- « Youngtimers : notre sélection de youngs de 700 à 26 000 euros », sur Auto moto : magazine auto et moto, (consulté le ).
- Johann Leblanc, « Peugeot 205 GTI. L'icône avec un grand I », sur largus.fr, (consulté le ).
- « Ces 5 youngtimers sont devenus de véritables classiques », sur Auto55.be, (consulté le ).
- Nicolas Laperruque, « Avec la Lancia Delta HF Integrale, c'était rallye tous les jours ! », sur dna.fr, (consulté le ).
- Antoine Arnoux, « Lancia Delta HF Integrale : une star du rallye des 80's, ça vous tente ? », sur turbo.fr, (consulté le ).
- José Pereira, « Essai, Nissan Skyline R34-V-SPECS », KM/H, .
- François Paris, « Le plein de super », sur automobile-sportive.com, (consulté le ).
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- Patrice Vergès, « Saab 900 cabriolet : 30 ans et toujours aussi particulière », sur petites-observations-automobile.com, (consulté le ).
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- Pierre Desjardins et Thierry Réaubourg, « Volvo 240 Break, la brique suédoise : dès 5 000 € », sur caradisiac.com, (consulté le ).