Mon nom est clitoris
Réalisation | Daphné Leblond, Lisa Billuart-Monet |
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Scénario | Daphné Leblond, Lisa Billuart-Monet |
Pays de production | Belgique |
Genre | Documentaire |
Durée | 88 minutes |
Sortie | 2019 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Mon nom est clitoris est un documentaire réalisé par Daphné Leblond et Lisa Billuart-Monet, produit par Iota production et sorti en 2019. En 2020, il a remporté le prix du meilleur documentaire au Magritte du cinéma[1].
Résumé
[modifier | modifier le code]Une douzaine de jeunes femmes âgées de 20 à 25 ans partagent leurs parcours en matière de sexualité depuis leur enfance. Installées dans leur chambre, face à la caméra, elles communiquent avec les deux réalisatrices, qui partagent les mêmes questionnements. Elles se souviennent de leurs premières impressions, de leurs explorations hasardeuses, des conversations dans l'obscurité et des obstacles inattendus. Toutes sont animées, chacune à sa manière, par une aspiration commune : la recherche d'une sexualité épanouissante, émancipée et égalitaire. Le film réinstaure un dialogue qui a fait défaut ou qui est survenu trop tard ; il offre à ces jeunes femmes, ainsi qu'aux spectateurs qui les accompagnent, un espace pour reconsidérer les inégalités enracinées dans la structure sociale[2],[3],[4].
Analyse
[modifier | modifier le code]Une conclusion du documentaire est que le clitoris reste un sujet tabou, qui même dans les cours d'éducation sexuelle est peu abordé, et qui est peu connu des hommes, mais également de nombreuses femmes[5]. Notamment, la séquence d'ouverture du documentaire montre des femmes qui ont des difficultés à dessiner le clitoris[6]. Un obstacle à la connaissance de cet organe est la culpabilité judéo-chrétienne, mais aussi la religion islamique. Le documentaire permet de discerner des différences de témoignage entre les jeunes femmes issues de familles juives, chrétiennes et musulmanes[5].
Selon France info, les interviews témoignent « de l’ancrage culturel et éducatif, de l’obscurantisme et du refus de toute reconnaissance d’un plaisir sexuel féminin, réservé quasi-exclusivement aux hommes ». Le documentaire laisse de côté la parole des hommes, mais aborde aussi bien l'hétérosexualité que l’homosexualité[5].
Selon Paris Match, les deux réalisatrices ont voulu dénoncer à travers les témoignages des jeunes femmes « les normes érigées en système social, comme celle qui veut que l'acte sexuel implique obligatoirement la pénétration ». La réalisatrice Lisa Billuart-Monet déclare à ce propos : « Ce qui compte, c'est avant tout faire l'amour, et non prendre du plaisir (…) Et faire l'amour, c'est la pénétration, point. » Ce stéréotype de la sexualité réduite à la pénétration reflèterait la perpétuation d'inégalités qui restent inscrites dans le vocabulaire. Lisa Billuart-Monet indique : « On utilise le mot vagin pour parler de vulve. Et puis le fait de parler de préliminaires, de virginité [...]. Le champ lexical lui-même est déterminé par le prisme masculin. »[7]
Fiche technique[8]
[modifier | modifier le code]- Réalisation : Daphné Leblond, Lisa Billuart-Monet
- Production : Iota production
- Co-production : Pivonka
- Distribution : Prime Video, Canal VOD, Google Play Films et TV
- Image : Lisa Billuart-Monet
- Son : Daphné Leblond
- Montage : Lydie Wisshaupt-Claudel, Daphné Leblond
- Musique originale : Thibaud Lalanne
Distinctions
[modifier | modifier le code]- 2019 : Festival International Jean Rouch
- 2019 : FIFF - Festival International du Film Francophone de Namur
- 2019 : Images en bibliothèques • Paris (France)
- 2020 : Prix du meilleur documentaire au Magritte du cinéma[9]
- 2021 : Sélection officielle au Festival international du film francophone de Namur
Références
[modifier | modifier le code]- Julia Wahl, « Mon nom est clitoris, le documentaire qui brise les tabous autour de la sexualité féminine », toutelaculture.com (consulté le ).
- Renaud Baronian, « «Mon nom est clitoris», un documentaire libéré », Le Parisien (consulté le ).
- Pierre Philippe Cadert, « "Mon nom est clitoris", le film qui refuse de hiérarchiser les plaisirs », rts.cg (consulté le ).
- Louis Danvers, « Mon nom est clitoris, un docu diablement utile, en plus d'être émouvant, réjouissant et vrai », sur Focus, (consulté le )
- Jacky Bornet, « "Mon nom est clitoris" : drôle de documentaire sans fard sur ce qui se passe sous les jupes des filles... », sur Franceinfo, (consulté le )
- Delphine De Freitas, « VIDÉO - "C'est un mot qui fait encore peur" : "Mon nom est clitoris", le docu qui brise les tabous sur la sexualité », sur TF1 INFO, (consulté le )
- Josephine Christiaens, « Mon nom est Clitoris : Le film qui parle de sexe sans nudité ni pénétration », sur parismatch.be, (consulté le )
- « Mon nom est clitoris », filmdocumentaire.fr (consulté le )
- Justine Leupe, « "Mon nom est clitoris", meilleur documentaire des Magritte 2020, disponible sur Auvio », sur Femmes d'Aujourd'hui, (consulté le )
Liens externes
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