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Massacre de Kragujevac

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L'arrestation des habitants de Kragujevac par les nazis,

Le massacre de Kragujevac (en serbe cyrillique : крагујевачки масакр), également connu sous le nom d'Octobre de Kragujevac (Крагујевачки октобар), a eu lieu les 20 et à Kragujevac, en Serbie. Les Allemands y ont massacré entre 2 300 et 5 000 civils, principalement des Serbes et des Roms[1],[2]. Ce fut l'un des plus grands massacres effectués par l'armée d'occupation allemande dans le pays.

Staniša Brkić, directeur du Musée du à Kragujevac a publié un livre dans lequel il a recueilli les noms de 2 796 victimes[3].

Photographie de Franz Böhme en noir et blanc
Franz Böhme en 1943

Le , Belgrade avait été bombardée par les Allemands et le , le royaume de Yougoslavie avait dû capituler[4]. Dès le mois de mai, Draža Mihailović, un fidèle partisan de la monarchie, coordonna l’action des résistants tchetniks contre les Allemands[5] et Josip Broz Tito, à la tête des partisans communistes, entra en résistance à partir de juillet[6].

Le 16 septembre, Hitler signa l'ordre de pacifier les Balkans « par les moyens les plus énergiques »[7]. Du 16 septembre au , Franz Böhme exerça la fonction de gouverneur militaire en Serbie, avec comme mission d'y faire régner l'ordre. La règle était d’exécuter 100 Serbes ou Juifs pour tout Allemand tué[8]. Des soldats allemands furent attaqués par les Partisans et les Tchetniks près de Gornji Milanovac ; le , en représailles, Böhme ordonna le massacre de Kragujevac.

Arrestations et massacre

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Le général Draza Mihailovic s'était organisé dès en unité de résistance, réunissant les restes de l'armée royale.
Josip Broz dit Tito, commença lui en juillet à regrouper des communistes. Une alliance fragile se mit en place entre communistes et royalistes, des opérations conjointes ayant eu lieu.
Mihailovic reçut des ordres directs des Anglais de Londres qui lui fournissaient soutien logistique et technique, ces ordres étaient notamment de saboter les convois de chemins de fer en direction de la Méditerranée et qui approvisionnaient les troupes allemandes de l´Afrika Korps.
En , le commandement allemand de Belgrade, après plusieurs attaques de résistants sur des détachements de la Wehrmacht, édita un avis à la population dans lequel était stipulé que désormais, pour tout soldat allemand tué, 100 civils seraient exécutés, et que pour tout soldat allemand blessé, 50 civils seraient exécutés. Mihailovic fit envoyer un câble à Tito dans lequel il le supplia de ne pas effectuer pour l´heure de confrontation directe avec les Allemands et risquer la mort de civils, mais de se concentrer comme il le faisait, sur les actions de sabotages.[réf. souhaitée]
Tito n´en eut cure, estimant que Draza Mihailovic était un couard[réf. souhaitée] et commanda d´attaquer un détachement de la Wehrmacht le , près de Knić, non loin de Kragujevac. Une cinquantaine de soldats allemands furent tués ou blessés durant l´attaque que Tito qualifia tout d´abord de succès absolu. Mais dans la matinée du , la ville fut attaquée par l’Infanterie-Regiment 749 de la 717. Infanterie-Division et de l’Infanterie-Regiment 724 de la 704. Infanterie-Division et environ 10 000 civils âgés de 16 à 60 ans furent arrêtés par les Allemands et leurs auxiliaires serbes ; les Allemands vinrent chercher les écoliers directement dans leurs classes. Les exécutions commencèrent le vers six heures du soir, les prisonniers étant exécutés par groupes de 400. Elles se poursuivirent encore le 21. Ceux qui ne furent pas tués furent gardés comme otages.
Ce fut l´un des plus grands massacres de civils perpétrés par l´armée régulière allemande (et non la SS.). Tito en réaction, dit « Si cela est le prix à payer pour libérer le pays de l´occupant, alors qu´il en soit ainsi, cela ne nous empêchera pas de nous battre ! »
C´est à la suite de ce massacre que l´entente entre Chetniks et Partisans prit fin, Draza Mihailovic estimant qu´il n´avait plus rien à faire avec un individu qui de son point de vue, fut responsable de par ses actes, des exécutions et que la mort de 5000 civils ne préoccupait pas.

Soldats allemands conduisant les civils vers le lieu d'exécution.
Prisonniers alignés avant leur exécution.
Cadavres après l'exécution.

Commémoration

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Pour honorer la mémoire des victimes, le site de Šumarice qui fut le théâtre des exécutions est devenu un parc mémorial. On y trouve plusieurs monuments dont celui des Ailes brisées, érigé en l'honneur des écoliers et des professeurs massacrés, le Monument de la douleur et du mépris, le monument des Cent pour un, le monument Résistance et Liberté[9] etc. On y trouve aussi le Musée mémorial du 21 octobre.

Le massacre a inspiré à la poétesse Desanka Maksimović son poème intitulé Krvava bajka, le « conte de fée sanglant »[10].

Notes et références

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  1. (en) Sarah O'Keeffe, « Kragujevac : The Making of a Massacre », sur geocities.com (consulté le ).
  2. (en) Carl K. Savich, « German Occupation of Serbia and the Kragujevac Massacre », sur antiwar.com, (consulté le ).
  3. (sr) B. Raketić et N. Radišić, « „Engleska krvava bajka“ u Kragujevcu », sur blic.rs, Blic, (consulté le ).
  4. (fr) Dušan T. Bataković, Histoire du peuple serbe, L’Âge d’Homme, 2005
  5. (fr) Dušan T. Bataković, Histoire du peuple serbe, L’Âge d’Homme, 2005, pages 320 à 322
  6. (fr) Dušan T. Bataković, Histoire du peuple serbe, L’Âge d’Homme, 2005, pages 322 à 324.
  7. Walter Manoschek: Serbien ist judenfrei. Militärische Besatzungspolitik und Judenvernichtung in Serbien 1941/42. Schriftenreihe des Militärgeschichtlichen Forschungsamtes, 2. Auflage, München 1995
  8. (en) Biographie de Franz Böhme
  9. (sr) « Turizam »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur kragujevac.rs, Site officiel de la Ville de Kragujevac (consulté le ).
  10. (sr + en) « Krvava Bajka, by Desanka Maksimovic, translation by Sarah O'Keeffe », sur geocities.com (consulté le ).

Articles connexes

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