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Marcellin Boule

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Marcellin Boule
Marcellin Boule en 1929
Fonctions
Directeur
Institut de paléontologie humaine
-
Président de la Société géologique de France
Professeur d'université (d)
Muséum national d'histoire naturelle
-
Stagiaire
Muséum national d'histoire naturelle
-
Chargé de cours (en)
Université de Clermont-Ferrand
-
Vice-président de la Société géologique de France
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 81 ans)
MontsalvyVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière de Montsalvy (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Pierre Marcellin BouleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domiciles
Formation
Activités
Statut
Marié (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Service géologique national (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
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Personne liée
Distinctions

Marcellin Boule est un paléoanthropologue, paléontologue et géologue français né le à Montsalvy (Cantal) où il est mort le . Il est connu notamment pour sa description du squelette fossile néandertalien de La Chapelle-aux-Saints 1 en 1911, qui a longtemps donné une image négative de l'Homme de Néandertal.

Licencié en sciences naturelles et en sciences physiques en 1884, Marcellin Boule travaille au Collège de France et au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, avant d'obtenir l'agrégation de sciences naturelles en 1887. Il soutient une thèse de doctorat en 1892.

Carrière académique

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Marcellin Boule occupe la chaire de paléontologie du Muséum national d'histoire naturelle de 1902 à 1936. Il participe à la création de l'Institut de paléontologie humaine, à Paris, et en devient le directeur[1].

Paléontologie

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La commune de Chilhac, en Haute-Loire, fait l'objet de recherches paléontologiques depuis le XIXe siècle. Des ossements fossiles sont découverts dans le gisement de Chilhac I dès 1875. Marcellin Boule reprend les fouilles en 1892 et décrit notamment les espèces Mastodon arvernensis et Rhinoceros leptorhinus[2].

L'« Homme de la Denise »

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Ce sont des vestiges humains découverts en 1844[3] sur le flanc sud du volcan de la Denise dans la commune d'Espaly-Saint-Marcel (Velay, Haute-Loire), ce squelette repose dans un terrain dont la stratigraphie complexe s'avère longtemps difficile à déterminer et donne lieu à de nombreux avis partagés[4].

Une stratigraphie complexe, car cet homme a été un témoin des éruptions du Velay et de la chaîne du Puy de Dôme - il est contemporain de la faune à Rhinoceros merckii et a été enseveli sous les cendres d'une éruption de la Denise[5].

De plus et surtout, à l'époque de sa découverte l'idée de l'ancienneté de l'espèce humaine est strictement limitée à des temps très récents, ne dépassant pas quelques millénaires. Il est impensable qu'un crâne d'Homo sapiens puisse être plus vieux que ce que dit la bible. L'authenticité des vestiges humains découverts est donc contestée : les hypothèses de fraude et / ou sépulture récente sont encore avancées en 1921 par Marcellin Boule qui, après avoir en 1892 fait « honneur au talent et au courage des naturalistes du Puy » pour soutenir l'hypothèse d'une plus grande ancienneté, se rétracte de cette position et, selon Pierre Bout, trouve « les Hommes fossiles de Denise […] trop évolués pour l'âge qu'il faut bien leur reconnaître dès l'instant que l'on admet leur authenticité »[4].

Grottes de Montmaurin

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La grotte de Montmaurin, à Montmaurin (Haute-Garonne), a été rebaptisée « grotte Boule », du nom de Marcellin Boule qui en a le premier étudié les ossements, pour la différencier des autres grottes du même site après la découverte de ces dernières. Elle est à l'étage supérieur de la falaise du site, à environ 40 m au-dessus de la rivière Seygouade. Au tournant du XXe siècle, Émile Cartailhac prélève des os dans la brèche à Machairodus de la grotte de Montmaurin, dite plus tard grotte Boule. Marcellin Boule étudie ces ossements[6] et les publie en 1902[7].

Homme de Piltdown

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Dès 1915, Marcellin Boule émet des doutes concernant l'Homme de Piltdown, fossile mis au jour en 1908 en Angleterre et présentant un crâne moderne associé à une mandibule archaïque. Boule considère à juste titre que la mandibule est définitivement simienne et ne peut être associée au crâne[8]. La fraude ne sera définitivement prouvée qu'en 1959 grâce à une datation par le carbone 14.

Homme de La Chapelle-aux-Saints

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Marcellin Boule publie en 1911 la première étude détaillée d'un squelette relativement complet d'Homme de Néandertal, l'Homme de La Chapelle-aux-Saints, mis au jour en Corrèze le par les abbés Amédée, Jean et Paul Bouyssonie. Si sa description est extrêmement précise et détaillée, son interprétation présente un Homme de Néandertal vouté, la colonne vertébrale courbée (comme chez les gorilles) et les membres inférieurs semi-fléchis[9]. Il faudra des décennies à la communauté scientifique pour reprendre l'interprétation du fossile, influencée par certains traits pathologiques : le « vieillard de La Chapelle-aux-Saints » souffrait entre autres d'une hanche gauche déformée, d'une arthrite sévère dans les vertèbres cervicales, d'une côte brisée et d'un genou endommagé. Il avait perdu ses dents à l'exception d'un chicot, l'os alvéolaire s'étant résorbé il ne restait plus que la pars basilaris de la mandibule.

L'interprétation erronée de Marcellin Boule est à replacer dans le contexte intellectuel de l'époque, profondément marqué par l'école de pensée lamarckienne (1802), reprise par Charles Darwin (1871), postulant un redressement lent et graduel du corps humain à partir d'une posture simienne. Sa description clinique du premier squelette quasiment complet d'une espèce humaine fossile était scientifiquement rigoureuse, mais son interprétation reflétait le paradigme de l'époque.

« N'est-il pas infiniment plus honorable de descendre d'un singe perfectionné que d'un ange déchu ? »[10] (Marcellin Boule, darwiniste défendant une anthropologie non biblique).

Activité éditoriale

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Marcellin Boule a contribué à la publication de différentes revues ou collections, dont les Archives de l'Institut de Paléontologie humaine et L'Anthropologie, qu'il a dirigée de 1893 à 1940.

École auvergnate

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Amateur de littérature occitane et familier du mouvement félibrige, il a contribué en 1894 à fonder l'École auvergnate (Escolo oubergnato), avec Arsène Vermenouze et Louis Farges (1858-1941).

Publications

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  • [Gaudry & Boule 1888] Albert Gaudry et Marcellin Boule, Matériaux pour l'histoire des temps quaternaires. L'élasmothérium (3e fascicule), Paris, libr. F. Savy, , 104 p. (lire en ligne).
  • [Cartailhac & Boule 1889] Émile Cartailhac et Marcellin Boule, La Grotte de Reilhac (Causses du Lot) : étude ethnographique, étude géologique et paléontologique, Lyon, éd. Pitra Ainé, , 69 p. (lire en ligne [PDF]).
  • [Gaudry & Boule 1892] Albert Gaudry et Marcellin Boule, Matériaux pour l'histoire des temps quaternaires. Les oubliettes de Gargas (4e fascicule), Paris, libr. F. Savy, , (+24 pl.) 104 (lire en ligne).
  • [Boule 1892] Marcellin Boule, Description géologique du Velay, Paris, éd. Baudry, , 259 p. (lire en ligne).
  • [Brongniart & Boule 1893] Charles Brongniart et Marcellin Boule, Études sur le terrain houiller de Commentry, Saint-Étienne, impr. Théolier et Cie, coll. « Bulletin de la Société de l'Industrie minérale » (no 3e série, tome VII, 4e livraisons), (présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), Livre 3e : « Faunes ichthyologique et entomologique » (Brongniart) - « Étude sur le genre Arthropleura » (Boule), p. 128-638.
  • [Boule 1894] Marcellin Boule, « Le plateau de Lannemezan et les alluvions anciennes des hautes vallées de la Garonne et de la Neste », Bulletin des Services de la Carte Géologique de la France et des Topographies Souterraines, Paris, éd. Baudry et Cie, t. 6, no 43,‎ , p. 447-469 + 4 pl. (lire en ligne).
  • [Boule 1896] Marcellin Boule, Le Cantal miocène, Paris, éd. Baudry, , 36 p.
  • Marcellin Boule, Étude paléontologique et archéologique sur la station paléolithique du lac Karâr (Algérie) (classes de 4e), Paris, Masson et Cie, (lire en ligne)
  • [Boule 1902] Marcellin Boule, La caverne à ossements de Montmaurin (Haute-Garonne), Paris, Masson et Cie, , 15 p.
  • [Boule 1905] Marcellin Boule, Conférences de paléontologie (classes de philosophie A, B et de mathématiques A, B), Paris, éd. Masson et Cie, , 160 p. (lire en ligne).
  • [Boule 1905] Marcellin Boule, « L'origine des éolithes », L'Anthropologie, t. 16,‎ , p. 257-267 (lire en ligne).
  • [Villeneuve & Boule 1906] Léonce de Villeneuve et Marcellin Boule, Les grottes de Grimaldi (Baoussé-Roussé), t. 1, fasc. 1, , 362 p. (lire en ligne), 2e partie : Étude géologique et paléonthologique des grottes de Grimaldi, p. 71-357.
  • [Boule 1906] Marcellin Boule, L'âge des derniers volcans de la France, Paris, Masson et Cie, , 64 p.
  • [Boule 1914] Marcellin Boule, Géologie (classes de 4e), Paris, Masson et Cie, , 4e éd., 228 p. (lire en ligne).
  • [Boule 1915] Marcellin Boule, La Paléontologie zoologique, Paris, Larousse, coll. « La Science française », , 33 p.
  • [Boule 1921] Marcellin Boule, Les hommes fossiles - Éléments de paléontologie humaine, Paris, Masson et Cie, , 491 p. (lire en ligne).
  • Voir aussi la liste (de 3 pages, avec liens) des publications de Marcellin Boule sur gallica, dont de nombreuses lettres à Émile Cartailhac.

Direction éditoriale

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  • Collection Guides du Touriste, du Naturaliste et de l'Archéologue (portant en particulier sur le Cantal, la Haute-Loire et le Haut-Vivarais, le Lot, Padirac, Rocamadour, Lacave, la Lozère : causses et gorges du Tarn, le Puy-de-Dôme et Vichy, les Alpes de Provence, la Haute-Savoie, la Savoie et Aix-les-Bains), éd. Masson et Cie (éditeurs de La Nature).
  • Rédacteur en chef (avec René Verneau) de L'Anthropologie (57 nos  en ligne sur gallica)

Distinctions

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Notes et références

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  1. « Les grandes figures disparues de la spéléologie française », Spelunca (Spécial Centenaire de la Spéléologie), no 31,‎ , p. 27 (lire en ligne)
  2. Claire Gaillard et Christophe Falguères, « Chilhac », La Préhistoire - Histoire et dictionnaire, Denis Vialou (dir.), Robert Laffont, coll. Bouquins, 2004, p. 451-452.
  3. Renée V. Gabis, « Les restes humains du volcan de La Denise près du Puy-en-Velay, Haute-Loire », Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, vol. 8, nos 5-6,‎ , p. 205-243 (lire en ligne).
  4. a et b Gabis 1957, p. 206.
  5. Stanislas Meunier, « Le Plateau central et ses volcans. — Un Etna français », Revue des Deux Mondes, t. 19, 6e période,‎ janvier 1914, 2e quinzaine, p. 400-432 (lire en ligne), p. 415.
  6. Claire Gaillard, « L'industrie lithique du Paléolithique inférieur et moyen de la grotte de Coupe-Gorge à Montmaurin (Haute-Garonne) », Gallia Préhistoire, vol. 25, no 1,‎ , p. 79-105 (lire en ligne)
  7. Marcellin Boule, La caverne à ossements de Montmaurin (Haute-Garonne), Masson et Cie, , 15 p.
  8. Marcellin Boule, « La paléontologie humaine en Angleterre », in L'Anthropologie, t. XXVI, 1915
  9. Marcellin Boule, « L’homme fossile de la Chapelle-aux-Saints », in Annales de paléontologie, t. VI-VII-VIII, 1911-1913
  10. Le Matin, Paris, 27 décembre 1908

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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