Edmond Adam (écrivain)
Naissance |
Libourne, Gironde, France |
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Décès |
(à 28 ans) La Veuve, Marne, France |
Edmond Adam est un écrivain français né le à Libourne (Gironde), mort pour la France le à La Veuve (Marne), grièvement atteint à la tête au cours d'un combat entre Courmelois et Thuisy le 21 août précédent.
Biographie
[modifier | modifier le code]Carrière des armes
[modifier | modifier le code]- Avant son incorporation, Edmond Adam, bachelier, est conducteur de travaux des Ponts et Chaussées.
- Incorporé au 2e régiment du génie en 1912, il est classé « service auxiliaire » pour « faiblesse de musculature ». Au début de la guerre, il est reclassé « service armé » à sa demande. Devenu sous-officier, il passe aspirant au 1er régiment du génie en 1917, puis sous-lieutenant au 6e régiment du génie en janvier 1918 après l'École des Élèves officiers de Versailles[1].
- En décembre 1916, il fait partie des soldats qui construisent un pont à Avignon[réf. souhaitée].
- Le 3 septembre 1917, il participe à un raid contre les Allemands, faisant plus de 80 prisonniers[réf. souhaitée].
- Il est décoré au grade de Chevalier de Légion d'honneur en 1918[1] et son nom est gravé dans la pierre du Panthéon à Paris puisqu'il fait partie des 560 écrivains morts pour la France de 1914 à 1918.
Carrière des lettres
[modifier | modifier le code]Auteur et poète, il correspond, pendant la Première Guerre mondiale, avec Philéas Lebesgue, poète, critique littéraire, rédacteur au Mercure de France. Cette correspondance à forte charge émotive (Edmond Adam est un soldat pacifiste), est en partie retranscrite dans la thèse de François Beauvy, Philéas Lebesgue et ses correspondants en France et dans le monde de 1890 à 1958[2].
La première lettre d'Edmond Adam parvient à Philéas Lebesgue le 3 juin 1917 : il le remercie pour ses critiques enthousiasmantes sur un sonnet écrit en allemand. Le 14 septembre 1917, il écrit un poème intitulé « Les deux Frances » (sic) où il condamne l'embuscade du 3 septembre 1917. Le 10 novembre 1917, il écrit un drame, Je vis, qui révèle ses espoirs et ses craintes. Puis, dans une lettre du 22 juin de la même année, le poète confie à Philéas Lebesgue son projet d'un « renouveau de la poésie dramatique » où « le vers libre permettrait d'exprimer les sentiments les plus beaux »[2]. Il fait alors référence à son futur essai, son manifeste littéraire, qu'il nomme Le Néostiche ou le verbe intégral[3], que le poète lui envoie le 2 mai 1918. Philéas Lebesgue préfacera l'œuvre pour sa publication posthume en 1919. Son œuvre a quelques échos dans la presse puisque la journaliste Henriette Charasson, dans un de ses articles de la revue Le Rappel, en 1919, loue l'œuvre du jeune poète, "en une langue que vous ne goûterez guère, des propositions sur le vers libre dont j'aimerais discuter avec vous si j'en avais le temps et la place"[4].
Pendant la guerre, Edmond Adam lit notamment les œuvres d'Émile Verhaeren, qui donne des conférences contre la guerre. Il fait la connaissance de Maurice Wullens, soldat et écrivain anarchiste et cofondateur de la revue mensuelle littéraire Les Humbles, qui éditera et défendra ses œuvres, comme le prouvent ces lettres éditées dans Les Cahiers idéalistes français de 1918 où le directeur des Humbles répond à l'accusation « germano-défaitiste » de sa revue, lancée par le directeur de la Nouvelle Revue Wallonne, Paul Magnette, à la suite de la publication de Poèmes de tranchées d'Edmond Adam, car ils sont écrits en langue allemande, alors que la France est en guerre contre l'Allemagne[5]. Mais il ne sait pas que le jeune poète est également un soldat sur le front, comme lui fera remarquer Edmond Adam lui-même dans une lettre envoyée à Maurice Wullens, à destination de Paul Magnette[6].
Publications
[modifier | modifier le code]- Le néostiche et le verbe intégral, essai sur les tendances poétiques contemporaines, 36 pages, préface de Philéas Lebesque, janvier 1919, Paris, Les Humbles.
- Nisita ou les Amours d'Eurydès, palimpseste d'un Hellène ignoré, 1925, Paris, Les Humbles.
Pour approfondir
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- François Beauvy, Philéas Lebesgue et ses correspondants en France et dans le monde de 1890 à 1958, Tille, Awen - F. Beauvy, , 674 p. (ISBN 978-2-909030-01-2, OCLC 57250503). (p. 314-319)
- Les Humbles, revue littéraire mensuelle anarchiste française (1911-1940) (ISSN 0999-3371)
- Michel Pigenet et Danielle Tartakowsky, Histoire des mouvements sociaux en France, Paris, La Découverte, coll. « Sciences humaines et sociales », , 1043 p. (ISBN 978-2-7071-8568-6, OCLC 903047296, lire en ligne)
- Périodique "Les Cahiers idéalistes français", Paris, 1917-1920 (ISSN 1150-0832)
- Revue Le Rappel, Paris, 1919 [1]
Liens externes
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- Ressource relative aux militaires :
- « Edmond Adam (1889-1918) - Auteur », sur data.bnf.fr (consulté le )
- « Adam, Edmond (1889-1918) », sur ficedl.info (consulté le )
- « Georges Louis Edmond ADAM », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
- (es) « Hallali », sur Hallali (consulté le )
- « [Les Cahiers idéalistes français] », sur Gallica, (consulté le )
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Adam Edmond – Poésie Grande Guerre », sur pgg.parisnanterre.fr (consulté le )
- François Beauvy, Philéas Lebesgue et ses correspondants en France et dans le monde de 1890 à 1958, Awen, (ISBN 978-2-909030-01-2, lire en ligne)
- Edmond Adam, Le néostiche et le verbe intégral, Les Humbles, (lire en ligne)
- Henriette Charasson, "La vie littéraire", "Lettre à Trophisme"
- Lettre de Paul Magnette à Maurice Wullens : « Je ne veux plus avoir de relations avec une revue germano-défaitiste... Et je voudrais que ces jeunes gens... qui prônent l'amitié avec l'Allemagne, aillent passer trois mois dans un camp outre-Rhin. Ils apprendraient à connaitre la vraie Allemagne, celle de la furor teutonicus » dans Les Cahiers idéalistes français d'aout-septembre 1918
- Lettre d'Edmond Adam du 20 juillet 1918 dans "Les Cahiers idéalistes français" d'aout-septembre 1918