Le salon Eurosatory, qui vient de fermer ses portes, a été relativement riche en nouveautés. Cependant, une fois l'effet "waouh" passé, une prise de recul est nécessaire. Souvent, je me suis demandé : "Pourquoi faire ?". Quel est le véritable avantage opérationnel de telle ou telle innovation ? La réponse n'était pas toujours évidente, même en interrogeant les exposants, qui semblaient parfois vite désarmés face aux questions sur l'utilisation opérationnelle de leur matériel. J'ai souvent eu l'impression que les industriels proposaient des solutions techniques à des problèmes techniques, sans véritablement offrir de solutions opérationnelles. Bon nombre des nouveautés présentées à ce salon ne verront sans doute jamais d'autres terrains que les moquettes des stands d'exposition. La nouveauté et la technologie ne sont pas des fins en soi ; elles doivent d'abord répondre à des problèmes opérationnels concrets. On peut se demander si certains exposants ne proposaient pas des nouveautés davantage pour des raisons de communication que comme résultat d'une réflexion approfondie sur l'évolution de la guerre. Cela dit, il y a aussi eu des choses très intéressantes et prometteuses, bien que pas forcément parmi les équipements les plus voyants. Je prévois de rédiger un article sur le salon et ses nouveautés, car il y a beaucoup à dire. Toutefois, cela demande une certaine prise de recul et une analyse à froid.
François-Xavier Chompret
6 mois
Olivier D. Dans le domaine des matériels militaires, la destruction créatrice s'exprime sur le terrain des opérations. Tant qu'il n'y a pas d'opérations significatives, il n'y a pas de compétitions opérationnelles mais plutôt des compétitions de communications. D'où la pertinence de votre post.
claude LEFEBVRE
6 mois
C'est l'éternel problème qui consiste à proposer des systèmes sans prendre l'avis des futurs utilisateurs et comprendre leurs besoins opérationnels...A la STAT j'ai moi même été confronté à cette problématique qui ne semble pas avoir été véritablement comprise de certains industriels.
Jérôme Fortias
6 mois
est il possible qu'en période de tension, on soit en surcréativité ? Avec comme résultat au cas par cas beaucoup d'interrogation voir de rire et de raison de se moquer, mais globalement cela reste positif ....
Quentin Ladetto
6 mois
Merci d'avance, je m'en réjouis ! Intéressant également de voir l'absence de certains concepts tels les exosquelettes de terrain. Désintérêt provisoire ? Traversée d'une vallée de la mort temporaire ? Rendez-vous dans 2 ans !
👂 Nicolas Cusseau
6 mois
Il n'y aurait pas des 'nouveautés' exposées par certains pour signaler la montée en gamme de leur pays (et de sa BITD) auprès des donneurs d'ordre ?
Xavier de CREVOISIER
6 mois
Durant 30 ans de carrière, je voyais à Satory tout ce que l'armée française n'a jamais eu. Les exemples sont plus que nombreux...
PhD Jean-François Legendre
6 mois
yaka faire la guerre en chaussons sur moquette ?
Jean-Claude Allard
6 mois
J'attends avec intérêt votre article. Les solutions techniques me semblent avoir le vent en poupe depuis que les réflexions superficielles sur la guerre en Ukraine ont mis sur le tapis la notion "d'arme miracle"
Vincent ABLARD
6 mois
Bonjour Olivier, constat partagé. Souvent on voit des empilements de technologie ou de savoir faire. Problème de marketing, on ne cerné pas ou on ne crée pas le besoin...
Industry Manager, Consultant, Teacher, Author and Reserve Officer
6 moisGlobalement d’accord. J’ai trouvé celui d’il y a deux ans plus innovant, justement, avec des progrès lents sur des sujets majeurs, malgré « l’économie de guerre », « l’innovation réactive », etc, etc. Une certaine prolifération de fausses bonnes idées, effet Canada Dry sur d’autres. Un foisonnement marqué, c’est clair, avec une irruption discrète de l’appui spatial aux opérations, que bien peu ont noté j’en suis sûr.