Dans le cours : Rédiger une lettre de motivation
Étudier la lettre manuscrite
Pendant longtemps, l'usage voulait qu'on tape son CV mais qu'on écrive, manuellement, sa lettre de motivation. Cela permettait au recruteur d'évaluer, à travers le soin porté à l'écriture, le degré de rigueur dont on ferait preuve au travail ainsi que notre respect de l'employeur. Certains exigeaient qu'il en soit ainsi pour pouvoir procéder à une analyse graphologique qui devait leur permettre de sonder la personnalité du candidat, ou de la candidate, avant même de pouvoir le ou la rencontrer. Ça, c'était avant. Depuis, la naissance de l'internet et de la communication par email a changé la donne. Et dans le milieu professionnel en général, on voit plus d'inconvénients à lire des lettres manuscrites que des lettres tapuscrites. Quel genre d'inconvénients ? D'abord, une lettre écrite à la main à l'ère du numérique, cela fait désuet. On donne pas de soi l'image d'une personne jeune, moderne, au fait des dernières technologies. Cela trahit le fait qu'on est nés avant les années 80. « Peut-être ce candidat ne maîtrise pas le Pack Office. » Va se demander le recruteur. Pour peu que vous fassiez appel à la calligraphie, avec une belle plume sur du papier à grain, et vous passerez carrément pour un homme de Cro Magnon. Ensuite, même si vous avez une jolie écriture, ce ne sera pas forcément très facile ni agréable à lire. Chaque écriture est unique, et donc forcément chaque écriture demande un temps d'adaptation pour s'habituer à elle. Or le temps est justement un luxe que votre lecteur n'a pas. Il a besoin de reconnaitre immédiatement chaque lettre. C'est pourquoi les polices de caractère les plus usuelles, ou du moins les plus évidentes, sont un atout indéniable pour lui donner envie de lire. Par ailleurs, pour bien former ses lettres à la main et que l'écriture soit bien lisible, il faut écrire assez gros, et donc il est plus difficile de faire tenir le tout sur une seule page. Passer par un traitement de texte permet d'ajuster la taille des caractères, de ne pas « sortir des clous », sans nuire à la lisibilité pour autant. Sans compter qu'il faut écrire bien droit, faire en sorte que les lignes finissent au même niveau qu'elles ont commencé, et ça, ce n'est pas forcément facile, sauf à mettre une feuille quadrillée en dessous. Et puis, avec le traitement de texte, plus besoin d'enchainer les brouillons. Plus besoin de jeter sa feuille à la corbeille à la moindre erreur. Il suffit d'effacer cette partie de texte seulement, et de recommencer la rédaction sur le même fichier. En plus, on bénéficie du correcteur d'orthographe, qui peut nous signaler d'éventuelles erreurs. Enfin et surtout, ce n'est pas pratique pour le recruteur. Ça l'oblige à numériser le document papier, pour l'archiver et en faire reconnaitre les caractères par logiciel spécial, s'il veut pouvoir exploiter le contenu. Dans le cas d'une recherche par mot-clé, par exemple. Si vous pensez que le recruteur a besoin de savoir comment vous écrivez, vous n'avez pas tout à fait tort. Mais il aura d'autres occasions de vous tester là-dessus. L'écrit reste une valeur sure, et bon nombre de cabinets de recrutement emploient encore des graphologues. Mais il font intervenir l'écrit un peu plus loin dans le recrutement. À l'occasion d'une petite dictée, par exemple. En conclusion, ne prenez pas l'initiative d'envoyer une lettre manuscrite encore moins sous forme de fichier image scanné. À moins que dans l'annonce on vous demande expressément une lettre entièrement manuscrite, tapez tout le contenu, et contentez-vous d'y apposer votre signature à la main. Vous pouvez même numériser votre signature et l'intégrer sous forme d'image dans votre document. Avec un lien hypertexte vers votre profil sur un des réseaux sociaux professionnels. Ce sera encore plus efficace.