Ordination épiscopale de rite romain
L'ordination épiscopale de rite romain, autrefois appelée consécration épiscopale, est l'ordination d'un évêque de l'Église catholique pendant une cérémonie solennelle au cours d'une messe « pontificale ».
L'ordination selon le rite romain est définie par le cérémonial des évêques de 1984, après la réforme liturgique du concile Vatican II. Au 1er millénaire, cette cérémonie, moins codifiée, ne suivait pas de cérémonial unique[1].
Descriptif
modifierDu point de vue de la validité, la présence d'un seul évêque consécrateur suffit, mais la cérémonie (et la tradition) exigent la présence de trois évêques consécrateurs[2],[3].
L'ordination épiscopale est toujours effectuée directement par le pape ou avec son autorisation explicite, et pour être valide doit être effectuée par un évêque. Le prélat consécrateur qui ordonne (consacre) un évêque sans mandat pontifical encourt l'excommunication latae sententiae prévue par le Code de droit canonique (can. 1382[4]). Pour s'assurer de l'accord papal, la bulle de nomination est lue[2].
L'ordination épiscopale[5], si elle est conférée par un évêque validement ordonné, est elle-même valable à toutes fins, même si le candidat ou l'élu n'est pas prêtre : un nouvel évêque qui n'est pas prêtre reçoit alors tous les ordres sacrés au moment de la consécration épiscopale.[Quoi ?]
En vertu du Code de droit canonique (can. 378[6]), le candidat à l'épiscopat doit être prêtre depuis au moins cinq ans et avoir atteint l'âge de trente-cinq ans.[Quoi ?]
La cérémonie rituelle se déroule de la manière suivante : une fois la proclamation de l'Évangile terminée, la présentation de l'ordinand à l'épiscopat commence par la lecture du mandat apostolique et le chant du Veni Creator Spiritus. Après neuf questions qui lui sont posées lui rappelant les devoirs d'un successeur de Pierre[7], ce dernier se prosterne à terre en invoquant la protection des saints par le chant des litanies[8].
Un par un, en silence, les deux évêques coconsécrateurs posent la main sur sa tête[9].
Après le rite de l'imposition des mains, deux prêtres ouvrent un évangéliaire au dessus de la tête de l'ordonné, tandis que l'évêque consécrateur qui préside prononce la prière d'ordination.
Cet évêque consécrateur procède ensuite à l'onction avec le Saint Chrême sur la tête de l'élu, lui remet le bâton pastoral et l'anneau épiscopal et lui impose la mitre[2],[7].
Une fois que ces rites sont terminés, si le nouvel évêque prend possession au cours de la cérémonie du diocèse où l'ordination est célébrée, il s'assoit à la cathèdre et préside la fin de la messe. Sinon, il s'assied à côté de l'évêque consécrateur (après s'être assis également sur la cathèdre). Après la communion, précédé des deux coconsécrateurs, l'ordonné descend dans l'assemblée pour la bénir.
Notes et références
modifier- Didier Méhu, « L’ordination de l'évêque au début du XIe siècle à partir des pontificaux de Roda et de Vic », Miscel·lània Litúrgica Catalana, no xxvi, , p. 51-96 (ISSN 0213-0742, DOI 10.2436/20.1002.01.33)
- Guy Aimé Eblotié, « Quelles sont les étapes de l’ordination d’un évêque ? », La Croix Africa, (lire en ligne, consulté le )
- Chapeau 1990, p. 81.
- « Normes sur les délits réservés à la congrégation poir la doctrine de la foi », sur vatican.va (consulté le )
- « L’ordination épiscopale », sur Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle - Conférence des évêques de France (consulté le )
- « Discours du pape François à la réunion de la congrégation des évêques. Salle Bologne », sur vatican.va, (consulté le )
- Ariane Rollier, « La symbolique d’une consécration épiscopale », Paris Notre-Dame, (lire en ligne, consulté le )
- « Belgique : Tout savoir sur l'ordination épiscopale », Zenit, (lire en ligne, consulté le )
- Jacques Perrier, « Comment sont choisis et nommés les évêques ? », Aleteia, (lire en ligne, consulté le )
Annexes
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
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- André Chapeau, « Les ordinations épiscopales dans l'Église catholique du XVIe siècle à nos jours », Revue d'histoire de l'Église de France, t. 76, no 196, , p. 73-84 (DOI 10.3406/rhef.1990.3486)