Alte Pinakothek

musée d'art à Munich

L’Alte Pinakothek (en français, l’Ancienne Pinacothèque, du grec πινακοθήκη / pinakothêkê, « dépôt de tableaux »), est un musée de Munich, capitale de la Bavière en Allemagne. L'Alte Pinakothek compte parmi les plus riches et les plus vastes collections d'œuvres d'art du monde. Elle est l'expression directe de la passion que la maison de Wittelsbach manifesta pour la peinture[1]. Ses galeries sont essentiellement consacrées à l'art européen du XIIIe au XVIIIe siècle[2]. L’Alte Pinakothek forme avec la Neue Pinakothek (XVIIIe – XIXe siècles) et la Pinakothek der Moderne (XXe siècle) un gigantesque complexe muséographique[3].

Alte Pinakothek
Informations générales
Nom local
(de) Alte PinakothekVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Musée d'art, musée national (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Ouverture
1836
Surface
+ ? m2
Visiteurs par an
193 570 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Collections
Collections
Nombre d'objets
+ de 3000, dont 800 exposées
Bâtiment
Architecte
Protection
Monument historique (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Pays
Land
Commune
Adresse
Barer Straße 27
D-80799 Munich
Coordonnées
Carte

Histoire

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L'institution fut fondée au XVIe siècle par le duc Guillaume IV de Bavière, qui commanda des scènes historiques aux peintres les plus réputés de son temps. L'Alte Pinakothek proprement dite fut fondée par le roi Louis Ier de Bavière, qui en confia la construction en 1826 à l'architecte néoclassique Leo von Klenze. Après 10 ans de travaux, la Pinacothèque ouvrit en 1836. Elle comptait alors parmi les plus grands musées au monde[4]. L'élégance classique de ce long corps de bâtiment, la qualité de ses salles d'exposition (on ne pouvait rêver mieux à l'époque), firent de ce chef-d'œuvre un modèle pour l'architecture muséale internationale. Il n'en fallait pas moins pour une telle collection, parmi les plus riches au monde, et ses trésors de la peinture du XVe siècle au XVIIIe siècle. On la doit à la passion du roi Louis Ier, mais aussi aux merveilles accumulées depuis le XVIe siècle par les Wittelsbach.

Le bâtiment de 1826 fut très endommagé au cours de la Seconde Guerre mondiale, mais les collections entreposées dans différents lieux ne subirent aucun dommage majeur. Il est reconstruit par la suite et rouvert au public en 1957[5].

L'Alte Pinakothek a été partiellement fermée de 2014 à 2017 pour cause de rénovations[6].

La collection

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Environ 800 peintures sont exposées en permanence dans 19 salles et 47 cabinets. Des expositions temporaires ont lieu régulièrement.

Peinture allemande du XIVe au XVIIe siècle

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L’Alte Pinakothek possède l'une des plus importantes collections mondiales de peinture allemande ancienne, notamment des œuvres de Stefan Lochner, d'Albrecht Dürer (Les Quatre Apôtres, l’Autoportrait à la fourrure), d'Albrecht Altdorfer (la Bataille d'Alexandre), de Lucas Cranach l'Ancien, de Hans Holbein l'Ancien, ainsi que de Matthias Grünewald, Michael Pacher, Hans Baldung Grien, Hans von Aachen, Adam Elsheimer, ou Johann Liss.

Peinture hollandaise du XIVe au XVIIe siècle

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L'exceptionnelle collection de peinture hollandaise, l'une des plus réputées au monde, comprend notamment des chefs-d'œuvre de Dierick Bouts (Ecce Agnus Dei), de Lucas van Leyden, d'un suiveur de Jérôme Bosch (Fragment du Jugement Dernier), de Rembrandt van Rijn, de Pieter Lastman, de Frans Hals, d'Adriaen van Ostade, de Jan Steen ou encore de Gerard Terborch.

Peinture flamande du XIVe au XVIIe siècle

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La collection de peinture flamande est également très fournie et comprend des œuvres de Rogier van der Weyden, Hans Memling, Jan Mabuse, Pieter Brueghel l'Ancien (Tête de paysanne), Jan Brueghel l'Ancien, Pierre Paul Rubens (Sous la tonnelle de chèvrefeuille, La Chasse au lion, Le Massacre des Innocents), Jacob Jordaens, Antoine Van Dyck (Suzanne et les vieillards) et Adriaen Brouwer. La collection de Rubens est l'une des plus importantes au monde ainsi que celle de tableaux de Van Dyck.

Peinture italienne du XIIIe au XVIIe siècle

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Toutes les écoles de la peinture italienne renaissante et baroque sont représentées, avec des œuvres de Giotto, Fra Angelico, Fra Filippo Lippi, Sandro Botticelli (La Lamentation sur le Christ mort), Le Pérugin, Lorenzo Lotto, Titien, Le Tintoret, Raphaël, Léonard de Vinci (La Madone à l'œillet), Guido Reni, Tiepolo, Francesco Guardi, Canaletto.

Peinture française des XVIIe et XVIIIe siècles

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Malgré les étroites relations des Wittelsbach avec la France, cette collection est l'une des plus petites. On y trouve notamment des œuvres de Claude Lorrain, Nicolas Poussin, Jean-Honoré Fragonard, François Boucher, Chardin, Maurice-Quentin de la Tour (Mademoiselle Ferrand médite sur Newton), Nicolas Lancret, Claude Joseph Vernet (Port oriental au coucher de soleil).

  • Boucher, cinq peintures dont :
  • Boulogne :
    • Soldats jouant aux dés ;
    • Couronnement d'épines et moquerie du Christ.
  • Champaigne, une peinture : Vierge à l'Enfant.
  • Chardin, une peinture : La nettoyeuse de betteraves.
  • Fragonard, deux peintures :
    • Jeune fille au chien ;
    • Portrait d'une demoiselle.
  • Greuze, deux peintures :
    • Les gémissements de l'horloge (ou la vertu chancelante) ;
    • Louis de Sylvestre l'Ancien.
  • Lancret, deux peintures :
    • La cage à oiseaux ;
    • Le Concert.
  • Le Lorrain, quatre peintures dont Vue d'un port au soleil couchant.
  • Millet, deux peintures.
  • Nattier, deux peintures  :
    • Les Amoureux ;
    • La marquise de Baglion sous les traits de Flore.
  • Poussin, trois peintures :
  • Robert :
    • La pyramide du parc de Mauperthuis
    • Paysage avec ruines de temples romains
  • Vouet, une peinture : Judith

Peinture espagnole du XVIe au XVIIIe siècle

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Bien qu'elle soit la collection la plus petite, avec une vingtaine d'oeuvres, tous les grands maîtres de la peinture espagnole sont représentés, notamment Murillo (Le Mangeur de melon et de raisin), Vélasquez, El Greco, de la Cruz (L'Infante Isabelle Claire Eugénie d'Espagne), Ribera et Zurbarán (Saint François en extase). Les peintures de Goya sont exposées à la Neue Pinakothek.

Voir aussi

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Références

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  1. Eric Steingräber, Alte Pinakoyhek, Éditions Scala-Paris 1985 p. 3
  2. http://www.pinakothek.de/en/alte- pinakothek|website=pinakothek.de|https://web.archive.org/web/20140818145123/http://www.pinakothek.de/en/alte-pinakothek%7C consulté le 18 août 2014
  3. (de) « Bayerische Staatsgemäldesammlungen », sur pinakothek.de (consulté le ).
  4. (de) muenchen.de, « Alte Pinakothek », sur muenchen.de (consulté le )
  5. Hermann Voss, « The Reopening of the Alte Pinakothek in Munich », The Burlington Magazine, vol. 99, no 654,‎ , p. 312–313 (JSTOR 872096).
  6. « Pinakothek.de – Renovation to Improve Energy Efficiency 2014–2017 » [archive du ] (consulté le )

Liens externes

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