Territoires occupés par Israël
Les territoires occupés par Israël désignent toutes les zones occupées militairement et civilement par Israël, soit par le passé, soit encore aujourd'hui. Ces occupations (menant parfois à des annexions unilatérales) sont jugées illégales par la Cour internationale de Justice[1], et condamnées par la très grande majorité de la communauté internationale[2],[3],[4].
L'expression trouve son origine dans la résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations unies du , prévoyant le retrait d’Israël « de territoires occupés » en échange de la reconnaissance de l'État d'Israël par tous les États de la région[5]. Ces territoires sont ceux qui ont été conquis lors de la guerre des Six Jours : les territoires palestiniens de la bande de Gaza et de Cisjordanie (dont Jérusalem-Est), le plateau du Golan syrien et le Sinaï égyptien. De même, le Sud-Liban fut occupé après l'invasion israélienne de 1982.
Le Sinaï a cessé d'être occupé en 1979, quelques enclaves de Cisjordanie après 1993, le Sud-Liban en 2000, et la bande de Gaza en 2005. En revanche les territoires palestiniens restent très majoritairement occupés, incluant Jérusalem-Est, de même que le plateau de Golan et quelques territoires libanais.
Sinaï égyptien
[modifier | modifier le code]Le Sinaï a été restitué en 1979 dans le cadre d’un traité de paix entre Israël et l’Égypte.
Golan syrien
[modifier | modifier le code]Occupé depuis 1967 puis annexé en 1981
[modifier | modifier le code]Le Golan est un plateau montagneux situé en Syrie. Occupé par Israël depuis 1967, ce territoire est ensuite annexé unilatéralement par le gouvernement israélien à la suite de la loi votée par les députés israéliens (63 voix pour sur 120) le 14 décembre 1981.
Extension de l'occupation en décembre 2024
[modifier | modifier le code]Le , avant même la chute du régime de Bachar el-Assad, l'armée israélienne se déploie dans un partie supplémentaire du Golan, la zone tampon, située entre la partie occupée par l’Etat hébreu et le territoire syrien[6],[7]. Mise en place en 1974, sont déployés sur place un millier de soldats appartenant à la Force des Nations unies chargée d’observer le désengagement (Fnuod)[6]. Selon l’ONU, la présence de l’armée israélienne dans la zone tampon du Golan est une « violation » de l’accord de 1974[8].
Le , à l’occasion de sa première conférence de presse depuis trois mois, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou déclare que la partie du plateau du Golan syrien annexée appartient à Israël « pour l’éternité »[8]. Puis, le , son gouvernement approuve un projet visant à doubler la population des colons juifs dans la partie du Golan syrien annexée par Israël. Actuellement, environ 30 000 citoyens israéliens vivent dans 34 localités du Golan annexé, auxquels s'ajoutent 23 000 druzes se revendiquant pour la plupart syriens[9].
Territoires libanais occupés
[modifier | modifier le code]En 2000, le retrait israélien du Sud-Liban, occupé depuis l'invasion de 1982, n'est pas considéré comme complet par le Hezbollah et le gouvernement libanais. Les territoires dont la libération est réclamée sont les fermes de Chebaa et les village de Ghajar et Kfarchouba[10],[11].
Territoires palestiniens occupés
[modifier | modifier le code]L’expression « Territoires palestiniens » ou « Territoires palestiniens occupés » désigne les territoires issus de la partition de la Palestine mandataire britannique et dévolus à la constitution d'un État arabe, et qui sont occupés par Israël après la Guerre des Six Jours en 1967. Ils comprennent la Cisjordanie (incluant Jérusalem-Est) et la Bande de Gaza.
Bande de Gaza
[modifier | modifier le code]En 2005, Israël met fin unilatéralement et sans concertation à son occupation militaire de la bande de Gaza, de même que sont détruites les 21 colonies civiles peuplées d'environ 9000 Israéliens. Le retrait des colons s'accompagne de violences contre les Palestiniens, notamment les massacres à Siloh et à Shefa Amr qui font huit morts[12].
Ce territoire est gouvernée par le Hamas depuis sa victoire aux élections palestiniennes de 2006 puis au conflit intra-palestinien l'opposant au Fatah en 2007. La bande de Gaza est depuis soumise à un blocus de la part d'Israël et de l'Égypte.
La fin de l'occupation n'est pas considérée comme totale par les observateurs internationaux dans la mesure où Israël continue d'exercer un contrôle sur la bande de Gaza, notamment sur le registre d’état civil, les eaux territoriales, l'espace aérien, et les frontières terrestres du Nord et de l'Est de la bande de Gaza[13].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « La CIJ déclare que l’occupation des territoires palestiniens par Israël viole le droit international | ONU Info », sur news.un.org, (consulté le )
- ONU Info, « L'Assemblée générale adopte à une écrasante majorité une résolution exigeant la fin de l'occupation de la Palestine par Israël », sur news.un.org, (consulté le )
- « Israël et les territoires occupés | Comité International de la Croix-Rouge », sur www.icrc.org, (consulté le )
- « Territoire palestinien occupé et Israël », sur Oxfam International, (consulté le )
- Voir Résolution 242, § 1.b : « respect et reconnaissance de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de chaque État de la région et de son droit de vivre en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, à l'abri de menaces ou d'actes de violence ». — Le texte anglais, qui seul fait foi, évoque la restitution « de territoires occupés » et non « des territoires occupés » (« Withdrawal of Israeli armed forces from territories occupied in the recent conflict » : art. 1 (i), lire en ligne).
- Samuel Forey, « Dans le Golan, l’inquiétude des familles druzes séparées par la zone tampon avec la Syrie investie par Israël » , sur Le Monde.fr, (consulté le )
- « Chute de Bachar al-Assad en Syrie : Israël se déploie sur le Golan », sur France 24, (consulté le )
- « Guerre au Proche-Orient : pour Benyamin Nétanyahou, la partie du plateau du Golan syrien annexée appartient à Israël « pour l’éternité » », sur Le Monde.fr, (consulté le )
- « Israël approuve un projet de colonisation visant à doubler la population du Golan annexé », sur France 24, (consulté le )
- Hélène Sallon, « Autour de Ghajar, le jeu périlleux du Hezbollah et de l’Etat hébreu », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Wael Taleb, « Ghajar, village contesté occupé par Israël » , sur L’Orient-Le Jour.com, (consulté le )
- « En Israël, la contestation de la réforme de la justice rejoint la critique des violences commises par des colons à Huwara », Le Monde.fr, (lire en ligne)
- (en) « Israel: 'Disengagement' Will Not End Gaza Occupation | Human Rights Watch », (consulté le )